mardi 18 décembre 2007

Mais qui utilise un traitement de texte qui ne coûte rien ?

La peur de la paroisse : utiliser un logiciel qu'elle ne connaît pas, qui n'a pas été recommandé par l'expert attitré. Pour être utilisé au sein d'une église il faut avoir un nom bien reconnu. Alors, qui utilise la suite bureautique OpenOffice, avec son traitement de texte, de données, son module de présentation et de dessin ? 98 millions téléchargements ne sont pas un argument de choc. Mais peut-être le nombre de copies piratées de MS Word, Excel et PowerPoint de moins ?

Quelques exemples parmi les installations connues :

En France :
Les Douanes, la Gendarmerie : le traitement de texte obligatoire.
L'administration centrale, avec 400 000 postes, la plus grande migration vers OpenOffice au monde.
Le Ministère de la Culture, depuis 2006.
L'Assemblée nationale, depuis l'été 2007.
Les Centres hospitaliers d'Avranche, Bourg-en-Bresse, Charles Perrens, Philippe Pinel, Pointoise (1000 postes), Roubaix, Besan, Princesse Grace.
Chronoposte International (300 postes)

En Belgique :
La ville de La Louvière.

En Allemagne :
L'administration du Bundestag, le parlement allemand.
La Police de Basse-Saxe en Allemagne (11 000 postes).
Le Cour des comptes de la Bavière et l'Institut géographique de la Bavière
L'administration de l'Eglise protestante de Lippe.
La clinique de l'Ordre de St. Jean à Troisdorf.
La Caisse d'epargne de Goslar.
L'évêché catholique de Wurtzbourg (1000 postes).
La Caritas régionale de la Poméranie occidéntale.
La ville de Wolfen en Allemagne.


Et ailleurs :
Le château de Schönbrunn à Vienne.
La bibliothèque universitaire de Bâle.
Le Cour fédéral suisse.
Les écoles au canton de Neuchâtel (1000 postes).

La ville de Bristol en Grande Bretagne.
Le Ministère de la Défense Nationale du Singapour.

Si l'Administration centrale française travaille avec OpenOffice est-ce qu'une paroisse peut le faire aussi ?

La religion de la consommation serait-elle le culte officiel de la France laïque ?

Enfin ! Le sujet n'est pas l'Internet, mais il vaut bien le relayer.

Le président de la Fédération protestante de France s’interroge sur le sens de la libéralisation du travail le dimanche.

Il est question de généraliser l’autorisation de travailler le dimanche… À mes yeux, ce n’est pas une bonne idée ! Qu’un pasteur réagisse ainsi n’étonnera personne, et pourtant ce ne sont pas des intérêts particuliers que je défends. Au contraire, ma démarche est antireligieuse ! Dans ce projet, je dénonce d’abord la religion de la consommation.

La tendance à ne plus faire de différences entre les jours pour permettre de travailler et de consommer vingt-quatre heures sur vingt-quatre et sept jours sur sept, est l’affirmation sans complexe du culte de la consommation animé par sa prophétesse publicité (dont le credo est la loi du marché). C’est logiquement que le supermarché est devenu le lieu de la célébration par excellence, l’endroit où le travailleur fatigué s’enivre de musiques et de lumières pour mieux sacrifier dans la joie. C’est une expression de la liberté de culte, direz-vous.

Certes, mais ce qui est surprenant, c’est que ce culte semble devenir le culte officiel de notre République qui ne serait donc plus laïque ! Plus que cela, j’avance que ce culte reconnu a un penchant sectaire évident. Ceux qui suspectent sans cesse les mouvements religieux d’égarement, sont curieusement muets devant le lavage de cerveaux que subissent adultes et enfants par le biais d’une publicité omniprésente, particulièrement en ce temps de Noël ! Ces défenseurs des innocents semblent indifférents à la frénésie consommatrice, à moins qu’ils n’en soient eux-mêmes le clergé ! Un comble !

Quand la Bible préconise des jours de repos et de fêtes, elle offre du temps pour célébrer Dieu, mais plus largement elle souligne la nécessité pour tout homme de sortir d’un travail dont il est potentiellement l’esclave. Le repos régulier qui peut donc se partager, comme se partage le travail, est alors l’occasion de prendre du recul et de réfléchir sur les finalités de son action. Pourquoi travailler plus ? Pourquoi gagner plus ? Pour qui ? Pour quelle vie ? Dans quelle création est-ce que j’inscris mon ouvrage ?

Pasteur Claude Baty
Président de la Fédération protestante de France