mercredi 3 février 2010

Sommes-nous prêts à changer de cap ?

Les 24 et 25 novembre 2009, Frank Thomas de la Mission Intérieure de l'Église luthérienne de Paris et Jean-Luc Eschemann, président de l'Église luthérienne des Billettes à Paris, ont été envoyés en Thuringe par la Mission Intérieure pour participer à un séminaire sur les équipes de développement de paroisse. Ce séminaire, organisé par l’AMD (Service missionnaire de la Diaconie de l’Église protestante allemande) et le Gemeindekolleg, le centre d'études et de formation des Églises luthériennes, leur a permis de découvrir un projet novateur et audacieux qui pourrait bien être d’une grande aide pour nos paroisses si nous nous donnons la peine de l’adapter au contexte français.

Vivons heureux, vivons cachés.

Voici une devise qui a fait longtemps recette dans nos Églises (en France ou ailleurs) et qui, disons-le clairement, produit une foi invisible, orientée vers l'intérieur et bien satisfaite d'elle-même.

Être une lumière dans le monde ? C’est la devise que ce séminaire nous a invités à faire nôtre, afin de développer une toute autre vision de la vie d'Église.


Mais comment évoluer de la première à la seconde ? En élaborant avec les paroissiens engagés et ceux qui ont pris quelque distance vis-à-vis de notre Église une vision biblique de leur paroisse, et en orientant toutes les activités en lien avec cette vision.

Voilà l’idée phare de ce projet de développement paroissial que le service missionnaire de la Diaconie allemande (AMD) nous a présenté. Ce projet se construit en plusieurs étapes. La première consiste à faire découvrir aux membres d’une communauté paroissiale leur paroisse comme s’ils étaient des étrangers : un exercice qui ne manque pas d’intérêt et qui permet d’ouvrir les yeux de chacun et chacune. Dans un second temps, le projet cherche à mobiliser les paroissiens en accueillant tous leurs charismes. Lors d'une retraite spirituelle, ils sont invités à réfléchir et à prier ensemble pour trouver une orientation biblique (on pourrait appeler cela la vocation propre de chaque paroisse en termes bibliques) pour leur communauté paroissiale. Et enfin, ils traduisent cette vision en actes par une ou deux actions ciblées. De ce projet peut naître une nouvelle communauté, vivante et rayonnante, incarnant vraiment la Bonne Parole.

De ce projet audacieux, nous avons retenu trois points forts :

  • Les paroisses qui veulent croître spirituellement et quantitativement sont accompagnées, formées, conseillées et mises en réseau pour grandir et apprendre ensemble. Elles ne sont pas laissées seules.
  • En prenant la posture du distancé et du visiteur occasionnel comme point de départ, la paroisse se donne les moyens de vérifier si son message est véritablement visible et audible dans la Cité. Ce travail peut donner des idées nouvelles pour mieux annoncer l’Évangile et aussi pour renverser la perception erronée que nous avons très souvent d'un déclin inévitable de l'Église.

  • Élaborer une vision biblique de la paroisse afin de l'orienter vers l'évangélisation est un point essentiel de ce projet. Mais l’élaborer ensemble (à plusieurs) peut vraiment changer la communauté : s'ouvrir vers le monde peut créer des craintes parmi les habitués. Ce n’est qu’en trouvant ensemble cette vision (entre chrétiens distancés et habitués de l’Église) que l’on peut parvenir à entrer dans un esprit commun qui nous donnera la force de témoigner.
Autant vous dire que ce projet d’ « Équipes de développement de paroisse » nous a séduits, et qu’il pourrait bien devenir une source d'inspiration pour notre Église à l’heure où nous parlons de réorganisation et de redynamisation des paroisses. Il demande bien sûr à être adapté à notre contexte et à nos moyens. Mais sous l'impulsion de l'Esprit saint, nous sommes invités à dire :

Yes, we can !
Frank THOMAS (Mission intérieure) – Jean-Luc ESCHEMANN (Conseil Synodal de l'Église luthérienne de Paris)

Version adaptée à la publicatio web d'un texte publié dans le bulletin MI Info n° 19, janvier 2010.