mardi 18 décembre 2007

La religion de la consommation serait-elle le culte officiel de la France laïque ?

Enfin ! Le sujet n'est pas l'Internet, mais il vaut bien le relayer.

Le président de la Fédération protestante de France s’interroge sur le sens de la libéralisation du travail le dimanche.

Il est question de généraliser l’autorisation de travailler le dimanche… À mes yeux, ce n’est pas une bonne idée ! Qu’un pasteur réagisse ainsi n’étonnera personne, et pourtant ce ne sont pas des intérêts particuliers que je défends. Au contraire, ma démarche est antireligieuse ! Dans ce projet, je dénonce d’abord la religion de la consommation.

La tendance à ne plus faire de différences entre les jours pour permettre de travailler et de consommer vingt-quatre heures sur vingt-quatre et sept jours sur sept, est l’affirmation sans complexe du culte de la consommation animé par sa prophétesse publicité (dont le credo est la loi du marché). C’est logiquement que le supermarché est devenu le lieu de la célébration par excellence, l’endroit où le travailleur fatigué s’enivre de musiques et de lumières pour mieux sacrifier dans la joie. C’est une expression de la liberté de culte, direz-vous.

Certes, mais ce qui est surprenant, c’est que ce culte semble devenir le culte officiel de notre République qui ne serait donc plus laïque ! Plus que cela, j’avance que ce culte reconnu a un penchant sectaire évident. Ceux qui suspectent sans cesse les mouvements religieux d’égarement, sont curieusement muets devant le lavage de cerveaux que subissent adultes et enfants par le biais d’une publicité omniprésente, particulièrement en ce temps de Noël ! Ces défenseurs des innocents semblent indifférents à la frénésie consommatrice, à moins qu’ils n’en soient eux-mêmes le clergé ! Un comble !

Quand la Bible préconise des jours de repos et de fêtes, elle offre du temps pour célébrer Dieu, mais plus largement elle souligne la nécessité pour tout homme de sortir d’un travail dont il est potentiellement l’esclave. Le repos régulier qui peut donc se partager, comme se partage le travail, est alors l’occasion de prendre du recul et de réfléchir sur les finalités de son action. Pourquoi travailler plus ? Pourquoi gagner plus ? Pour qui ? Pour quelle vie ? Dans quelle création est-ce que j’inscris mon ouvrage ?

Pasteur Claude Baty
Président de la Fédération protestante de France

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Il est très surprenant de lire un tel texte du Président de la FPF.
J'ai l'impression qu'il ne (ou n'a jamais) fréquente pas les milieux défavorisés.
Eh oui ces pauvres ouvriers rêvent de consommer. En même temps ils rêvent également que les produits de leur labeur soient "consommés" sinon !!?? c'est la fermeture des usines et autres entreprises.
La vraie questions étant celle du "Pouvoir acheter" car beaucoup n'ont même plus les moyens d'acheter ce qu'ils produisent.
Pourquoi en effet se lever et partir travailler chaque matin si, suivant l'avis de notre Président, nous ne devons pas les "consommer"?
Un peu de "pieds sur terre" ne nuiraient pas à la Prédication je pense

Anonyme a dit…

Pour "anonyme" : je ne vois pas en quoi ouvrir les magasins le dimanche aiderait "ces pauvres ouvriers qui rêvent de consommer". Les ravages de la société de consommations sont négatifs pour tout le monde. Il me semble que le président de la FPF joue son rôle quand il dénonce le supermarché comme l'idole des temps modernes. Jusqu'à maintenant le capitalisme ultra-libéral n'a pas reglé la pb de la pauvreté à traver le monde, il l'a plutôt amplifié. "Avoir les pieds sur terre", c'est aussi avoir consience de cela.